Rêves interprétés

Pour comprendre  pourquoi l'inconscient lui parle de fromage bleu, il faut interroger la rêveuse pour savoir ce qu'il représente pour elle.

Pour elle, le fromage bleu est un fromage qu'elle déteste. Il est blanc à l’extérieur et bleu marine à l’intérieur : elle trouve le blanc doux et agréable, mais déteste le bleu formé par de la moisissure qui prolifère, lui trouve un goût amer, qu'elle n’aime pas du tout, mais qu’affectionnait sa famille, elle n’osait pas dire franchement qu'elle ne l’aimait pas, car les autres avaient l’air d’apprécier, mais ça la rendait malheureuse de devoir prendre sur elle et de faire bonne figure, alors qu’intérieurement elle bouillait, ne comprenant pas leur goût, ce qui lui donnait le sentiment d’être différente d’eux.

Quand je lui demande à quoi lui fait penser, en relation avec Mme C., quelque chose de doux à l'extérieur, mais de moisi à l'intérieur et qui la rend malheureuse car elle ne se sent le droit de rien dire, elle me répond : les non-dits par politesse. 

En vérifiant, on voit que les non-dits par politesse sont doux et agréables vus de l'extérieur, c'est en effet agréable d'avoir face à soi quelqu'un de gentil et poli.

Les non-dits sont blancs, neutres : ils ne sont en effet pas colorés par les émotions telles que le rouge de la colère, le jaune de la jalousie, ou le vert de la rage , ni même le rose de la tendresse ! 

Mais ils sont bleu marine à l’intérieur : il y a des émotions qui marinent et qui donnent le blues, car formé de moisissures qui prolifèrent : ça moisit parce qu’il y a des émotions qui ne peuvent s’évacuer, et peu à peu toutes les émotions s’accumulent et ça crée de l’amertume à l’intérieur qui finit par envahir tout l’espace intérieur, créant de la rancœur. Ca donne un goût amer, qu'elle n’aime pas du tout, mais qu’affectionnait sa famille, et elle n'osait pas dire ce qui lui déplaisait, ce que les autres avaient l’air d’apprécier, mais ça la rendait malheureuse de devoir prendre sur elle et de faire bonne figure, alors qu’intérieurement elle bouillait, ne comprenait pas leur goût pour cette politesse de circonstance, ça lui donnait le sentiment d’être différente d’eux.

Cracher dans le fromage bleu : c’est ce qu'elle a fait avec Mme C. : elle a craché sur la politesse, elle a craché le morceau, dit ce qu'elle avait sur le cœur, au mépris de la politesse. Ce qui a créé la rupture. 

Et c’est ce qu'elle doit faire : elle doit arrêter d’être tellement polie et dire les choses comme elles sont, carrément, sans se retenir. Elle doit arrêter de faire des manières. Ainsi apprendra-t-elle à se montrer telle qu'elle est vraiment et ne choquera-t-elle plus lorsqu'elle dira les choses telles qu'elles sont. Car ce qui a créé la rupture, c'est le choc qu'a éprouvé Mme C. devant la rupture de ton d'Amélia. 

Ce rêve montre que les petites phrases qui jaillissent au réveil sont aussi issues de l'inconscient et sont importantes. 

En cinq mots, le rêve répond à deux questions en exposant le problème et en donnant la solution, avec une grande économie de moyens. 

Voyons maintenant un rêve un peu plus long

Café :

Un café est un endroit où on peut boire un coup avec des amis, c'est accueillant, fait pour recevoir des gens qui veulent se détendre un moment, faire une pause dans leur journée, c'est payant, on y vient parce qu'on a envie. 

Lorsque je fais le lien avec la question posée, je réalise que ce café me fait penser à mon atelier d'écriture

En effet, mon atelier d’écriture est accueillant, il est fait pour recevoir les gens qui veulent se détendre un moment, faire une pause dans leur journée, payant, les gens y viennent parce qu’ils en ont envie.

Pourquoi le café Le France :

France vient de franc qui veut dire libre, affranchi, qui dit les choses comme elles sont : le rêve me parle du moment où je me suis affranchie de ma façon de faire précédente : au cours de mon atelier, je me suis sentie libre de changer ce que j'avais prévu de faire, libre vis à vis des participants qui ne s'attendaient peut-être pas à un changement d'orientation dans les consignes données. 

Qu'est-ce qu'une fille ? C’est une personne de sexe féminin, qui n'est pas mariée, libre, dynamique, qui fait à son idée.

C'est moi qui ne suis pas mariée avec ce que j'ai fait avant ou avec les attentes des participants, je me sens libre de faire ce que je veux à mon idée. 

Elle me montre ce qu’elle a acheté :

Je montre ce que j'ai acquis en me sentant libre de changer les consignes d'écriture en cours de route. 

Sac en plastique orange et crème :

Sac : c'est un contenant fait pour recevoir : c'est une capacité

Orange : couleur vive, chaude, chaleureuse, signe pour moi d’enthousiasme, de vigueur, joie de vivre,

Crème : c’est savoureux, onctueux, doux, c’est le meilleur

En prenant la liberté de changer de consigne en cours de route, je deviens chaleureuse, enthousiaste, pleine de vigueur et de joie de vivre, capable de donner envie, le meilleur, du savoureux : oui, donner soudain une consigne oulipienne stricte a fait démarrer un participant coincé par son esprit rationnel !

Cette capacité à être chaleureuse, enthousiaste, dans la joie de vivre et dans la douceur contient des paquets encore invisibles, et qui sont sous l’insigne d’Astérix.

Astérix est en haut à gauche, c'est-à-dire dans l’intuition, dans l’esprit : je me suis sentie dans l'état d'esprit d'Astérix.

Et les soldats romains, que peuvent-ils bien représenter ? 

Ce sont les soldats de Jules César, ils sont bêtes et disciplinés, obéissent aux ordres de leur chef sans réfléchir, pauvres types embrigadés dans la légion, obligés d’envahir le territoire gaulois pour l’annexer.

A quoi me fait penser, en relation avec la défense du territoire de l'atelier d'écriture, des façons de s’affirmer dans le monde extérieur bêtes et disciplinées, qui obéissent aux ordres d’un chef qui cherche à envahir un territoire libre pour l’annexer ?

C’est le penser conditionné ou mental.

En effet, le penser conditionné est bête et discipliné, il obéit aux ordres du chef (de la tête), sans réfléchir plus loin que le bout de son nez, pauvres types (façons de penser qui sont pauvres et typées, typiques de l’embrigadement du mental), embrigadés dans la légion (elles sont légion les façons de penser de façon conditionnée), obligés d’envahir le territoire gaulois pour l’annexer (le mental envahit malgré lui les façons de penser qui sont libres, pour les conquérir, les détruire).

Le dynamisme Astérix est là pour combattre le penser conditionné, faire déconnecter les participants de leur mental :

La subversion de la BD vient aussi de l'utilisation du latin, langue des romains pour donner des noms d'oiseaux aux personnages avec humour. La subversion est dans le langage lui-même.

C’est mon esprit rebelle, combatif, subversif, qui m’a fait choisir de sortir ce participant des griffes du mental, qui était en train de plomber l’atmosphère, en m’attaquant au langage lui-même. J’ai proposé d’écrire un beau présent à la personne face à soi en n’utilisant que les lettres contenues dans son prénom, ce qui forçait l’esprit à sortir de sa façon de penser habituelle, rationnelle et logique, pour entrer dans la poésie, domaine de liberté qui n'est plus annexé par le mental. Et ça a très bien marché !

Le but de mon atelier d’écriture est en effet de faire sortir les participants de leur penser conditionné, de leur routine de penser.

Le gros sac qui m’interpelle mais dont je ne vois pas le contenu, montre que je trouve cela tellement formidable que j’ai hâte de découvrir tous les outils faits pour attaquer le mental qui sont pour l’instant cachés dans ma réceptivité : j’ai plus d’un tour dans mon sac !!!

Aussi Astérix :

à se taire, risque :               as se tait, rixes :                          à tes risques : 

A se taire il y a un risque : si l'As (ce qui est unique et doué en soi) se tait, cela crée des frictions internes (rixes). Alors y aller, à Tes risques, aux risques de Thé, du divin. C'est à dire prendre des risques en restant connecté au monde intérieur. 

Animer des ateliers d’écriture qui font lâcher prise au mental, pour la défense du territoire intérieur et de la liberté de penser. Esprit subversif, pratique de l’insolence, sens de l’humour corrosif qui s’attaque à tout ce qui plombe l’atmosphère en se prenant trop au sérieux, tout cela avec humour, dérision et amour aussi, convivialité même si on chante faux ! Pour la liberté d’expression.

La potion magique c'est l'inspiration foudroyante, les réparties bien senties qui aident à faire respecter son territoire gaulois : la Gaule est devenue la France : qui vient de franc : libre, affranchi, qui dit les choses.

Le rêve ne se contente pas de me présenter un bilan de cet atelier, il m'indique le but et la teneur de mes prochains ateliers : déconnecter le mental conditionné des participants grâce à de nouvelles consignes ludiques à découvrir au fur et à mesure, à sortir de ma capacité à créer une ambiance dynamique, chaleureuse et savoureuse. 

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