L'écrit et les cris

A travers l'écrit, on libère les cris, ceux du coeur ou du ventre qui donnent envie de sortir ce qu'on a au fond des tripes. Invitation à trouver les mots qui ont envie de surgir là, soudain.

 

Oui, cris et danse sont l'expression de l'animalité primitive et instinctive qui donnent envie de vivre.
Cette expression se prolonge dans le langage par les mots, d'abord à l'oral, puis ... à l'écrit ! Et oui, l'écrit rejoint les cris ! 

 

Ce besoin de dire, de s'exprimer pour imprimer quelque part ce qui autrement resterait comprimé et déprimé, nous laissant exsangue. 

 

Libération et liberté de s'exprimer. 

Mais pas n'importe comment. 

Car ce qui veut sortir de soi a un rythme, une pulsation, comme un coeur qui bat : il peut battre la chamade ou au ralenti, mais il battra la mesure de ce rythme intérieur à soi. 

 

Dans l'écriture, ce n'est pas la grammaire qui compte, mais le rythme qui donne le sens. 

 

Et c'est l'intérêt des consignes d'écriture qui en restreignant le champ des possibles, te forcent à contourner l'obstacle, celui de répondre à la consigne. Tu n'es plus libre, mais focalisé.

Alors d'autres antennes viennent à la rescousse pour sortir de ce passage "obligé" de répondre à une norme, là où l'écriture est cri de victoire et de liberté.

C'est l'obstacle qui permet à la force de se concentrer pour se libérer, faire éclater les murs et remparts que tu ne saurais abattre seul. 


Eh oui, quand tu exerces tes muscles, tu le fais face à une résistance : et c'est l'exercice qui renforce tes muscles. 
La contrainte en écriture agit de même : elle force l'esprit à trouver la force de se libérer, en utilisant toutes les ruses en son pouvoir. 

Car la liberté n'existe qu'en relation à son contraire : l'enfermement. L'écriture est l'art de sortir des enfermements multiples. 

 

C'est cela la littérature : l'art de dénoncer les enfermements inhérents à la condition humaine. 

C'est pourquoi la bibliothérapie existe : l'art de guérir par les livres. 

Les livres, on les lis, on les écrit. On en rêve et parfois, on y va. 

 

Toute consigne est bonne à prendre. Tu peux t'en créer, et je peux t'en donner. 

 

Exercices

Par exemple : exprime ton humeur du moment grâce à quelques onomatopées à l'oral que tu transformes peu à peu en chant, en mots, en phrases, en poème, en texte....

Les onomatopées peuvent être écrites si tu préfères le silence.

 

Exercice très ludique surtout si tu passes de l'onomatopée à un langage inconnu, incompréhensible, d'une contrée lointaine, mais qui dit le fond de ta pensée : exercice amusant à faire à plusieurs, puis saisissez un mot au vol et laissez vous inspirer. 

 

N'oublie pas que la consigne est aussi faite pour être détournée, l'important c'est de favoriser le passage à l'écriture : si autre chose te vient qui urge, soigne l'urgence. 
Mais la consigne structure l'esprit : elle lui donne une base contre laquelle s'appuyer.

La consigne est en même temps objet de lutte et d'appui. On est contre, oui, tout contre la consigne. 

C'est le grand paradoxe de l'écriture.  

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