Transition
Et puis, le silence se fit sur les rêves. Les raisons en sont multiples et obscures.
Lorsque St Jérôme, 400 ans ap. J.-C. a traduit la Bible en latin, la Vulgate, il n'a pas été fidèle à la traduction : au lieu d'écrire qu'il ne fallait pas consulter les oracles, il a écrit qu'il ne fallait pas consulter les rêves ! Dans un monde qui fait la chasse aux paganisme et aux sorcières ! Il n'en n'a pas fallu plus pour mettre le feu aux poudres et l'interprétation des rêves à l'index. Les temples d'incubation furent détruits.
Cent ans plus tard, le christianisme devient la religion officielle : alors il n'est plus question que le rêve soit l'intermédiaire entre Dieu et les hommes, puisque c'est maintenant le pape qui tient ce rôle, et l'église tient à son pouvoir !
Si bien que lorsque les scénarios de rêves choquent la morale ambiante, on soupçonne on ne sait trop quel démon d'être à l'oeuvre, oubliant par là que non seulement un rêve n'est pas à prendre au sens littéral, mais doit passer par l'interprétation pour être compris, mais aussi que le Diable n'est qu'un aspect de la manifestation, lui aussi soumis à Dieu puisqu'il est sa créature.
Alors les prêtres consacrent leur vie à Dieu, mais ils ne savent .plus interpréter les rêves.
Et quand ils lisent tous les récits de rêves dans la Bible, que pensent-ils ?
L'époque moderne
Il a fallu attendre le début du XXème siècle pour entendre à nouveau parler des rêves.
Sigmund Freud (1856 - 1939), fut le précurseur. Son mérite est d'avoir ouvert la voie.
Avec Carl Gustav Jung (1875 - 1961), psychanalyste suisse, ils sont les deux thérapeutes de l'époque moderne qui ont redécouvert la valeur du rêve, et l'ont remis à l'honneur en lui donnant une place de choix.
Après leur désaccord et sa séparation avec Sigmund Freud, Carl Gustav Jung a continué seul l'exploration de l'inconscient. Freud ne voulait pas que fût connue l'origine divine des rêves, afin que les gens continuent à croire en ses théories, au contraire de Jung pour qui la présence de Dieu est évidente et doit être révélée. Il a vécu toute sa vie dans l'introspection à expérimenter le monde des rêves et a laissé une oeuvre considérable et unique d'une immense richesse.
L'homme est surtout mu par ses émotions, il est ému, capable de s'émouvoir. C'est ce qui le fait bouger, se motiver.
Freud a été le premier à révéler leur importance et leur puissance. C'est pourquoi il a eu autant de succès.
Le problème, c'est qu'il s'est arrêté à l'émotion, l'enfance, le passé, la sexualité, si bien que les gens tournent en rond dedans puisqu'il n'y a rien d'autre, pas d'ouverture sur un ailleurs plus grand, plus vaste, plus mystique.
Avec Freud, Dieu n'existe pas.
Jung a ouvert la brèche et la nouvelle voie, celle de l'intégration en parlant de l'âme.
Il a ouvert la vie sur le monde spirituel.
C'est cette voie que nos rêves nous appellent à suivre, chacun à notre rythme, en gardant à l'esprit que nous ne sommes pas Jung.
Nous ne recevons pas ses rêves, mais d'autres qui sont les nôtres et signent notre voie unique.
Voie individuelle pour devenir des individus indivisibles et unifiés en développant le Soi, unis à notre âme.
Actuellement
La bataille entre Freud et Jung a donné naissance à diverses écoles, aux orientations complètement différentes.
Les freudiens pataugent dans les émotions dont ils ont bien du mal à sortir, tandis que nombre de jungiens se réclament trop souvent de Jung sans comprendre tout son cheminement, ne l'ayant eux-même pas expérimenté.
La psychanalyse freudienne a donné naissance à de nombreuses thérapies actuelles, davantage orientées vers le développement personnel de l'égo que vers le divin.
Les jungiens ont une démarche davantage tournée vers le monde intérieur et c'est cette orientation qui est la mienne dans ma démarche d'exploration de l'inconscient.
En cela, je suis l'enseignement de Christiane Riedel, thérapeute de l'âme, spécialiste de l'interprétation des rêves, fondatrice de l'Académie d'interprétation des Rêves "Ailleurs Vécu", auteure, conférencière, élève d'Etienne Perrot, traducteur du Yi-King, écrivain et disciple direct de Jung. Christiane Riedel est la continuatrice de l'oeuvre de Jung en France.